Poisson globe

Le Tetraodon kretamensis est difficile à différencier du Tetraodon nigroviridis (poisson-globe vert), et dans certains ouvrages, il n’est même pas considéré comme une espèce distincte.

Les espèces du genre Tetraodon naissent dans les rivières d’eau douce, tandis que les adultes vivent dans des zones d’eau saumâtre et sur des récifs proches des îles. C’est pourquoi les poissons-globes, qui préfèrent l’eau salée, sont souvent désignés sous les noms de poisson-globe d’eau douce, poisson-globe vert de rivière ou poisson-globe de Palembang sur le marché.

Le Pao palembangensis

Le Pao palembangensis, un poisson-globe originaire des milieux d’eau douce, se distingue par son agressivité, capable de découper sans effort un poisson-perche de grande taille. D’une dimension d’environ six centimètres, il est réputé pour être l’une des espèces les plus attrayantes et les plus populaires.

À l’état sauvage, il évolue aussi bien en eau douce qu’en eau saumâtre. Toutefois, en aquarium, il est préférable de le maintenir en eau saumâtre, car il devient plus vulnérable aux maladies en eau douce. Parmi les différentes espèces de poissons-globes, il est considéré comme l’une des plus calmes, tout en étant un excellent prédateur d’escargots.

Le poisson-globe amazonien

Le poisson-globe amazonien se trouve aussi en eau douce pure et convient parfaitement à un aquarium communautaire. Avec ses huit centimètres, ce poisson-globe paisible reste relativement petit.
Il ne faut pas le confondre avec le Colomesus psittacus, une espèce vivant en eau saumâtre qui peut atteindre une taille bien plus imposante de 30 centimètres. Son habitat naturel se situe dans le bassin amazonien en Amérique du Sud.

Le Tetraodon cochinchinensis

Le Tetraodon cochinchinensis est un poisson d’eau douce attrayant, mais qui exige des conditions spécifiques pour son aquarium.

Malheureusement, il est très agressif envers ses congénères, ce qui signifie qu’il doit être maintenu seul dans un grand aquarium bien structuré. Son habitat naturel se trouve au Cambodge, en Thaïlande et au Vietnam.

Un poisson globe est-il dangereux ? La plupart des espèces de poissons-globes sont toxiques et ne sont pas comestibles. Elles figurent parmi les créatures marines les plus venimeuses.

En effet, leurs organes internes renferment une toxine nerveuse, la tétrodotoxine, qui provoque une paralysie et peut entraîner la mort par étouffement en très peu de temps, tout en maintenant la victime consciente. Cette toxine est produite par les poissons-globes uniquement pour se défendre.

La substance ne provient pas du poisson-globe lui-même, mais de bactéries qu’il absorbe par son alimentation. Elle s’accumule dans le foie et les glandes reproductrices. La concentration de poison peut varier considérablement d’un poisson à l’autre, atteignant son pic pendant la période de reproduction.

Un poisson tropical à la mâchoire puissante

Leurs habitats naturels se trouvent dans les eaux salées tropicales le long des côtes d’Afrique, de l’Amérique centrale et du Sud, de l’Asie du Sud-Est et de l’Inde. On les trouve surtout dans les récifs coralliens et les herbiers marins, bien que certains vivent également dans des environnements saumâtres ou d’eau douce.

Ces poissons sont généralement craintifs et évitent les interactions avec les humains. Cependant, lorsqu’ils se sentent menacés, ils n’hésitent pas à mordre. Grâce à leurs puissantes mâchoires, ils parviennent facilement à briser les carapaces des crustacés, des coquillages ou des coraux.

Une stratégie de défense unique

Les poissons-globes se déplacent lentement, mais sont très agiles. En cas de danger, ces poissons sont capables d’augmenter considérablement leur volume en expulsant brusquement de l’eau de leur bouche pour remplir d’air une poche située sur le côté de leur ventre, grâce à la force de leurs muscles.

Simultanément, leurs épines, habituellement repliées contre leur corps, se dressent et forment des crochets, rendant difficile toute tentative d’attaque par un autre animal. Cette stratégie leur permet d’adopter une posture défensive très efficace.

Même un prédateur ne parvient pas à dévorer un poisson-globe. Jacques Cousteau, chercheur en biologie marine, a observé que ces poissons sont capables de se gonfler même dans la gueule de prédateurs comme les requins, s’y accrochant de telle sorte que leur agresseur finit par s’étouffer.

Cependant, lorsqu’ils sont hors de l’eau et qu’ils pompent de l’air dans leur poche ventrale, les poissons-globes risquent de suffoquer. Il est donc important de ne pas les perturber, car cela leur cause un stress considérable.

© ftlaudgirl / stock.adobe.com

Les poissons-globes sont des spécialistes de l’alimentation, ce qui rend leur régime alimentaire assez exigeant. Les escargots constituent l’aliment principal de nombreuses espèces de poissons-globes.

Une alimentation solide est indispensable

Grâce à leurs mâchoires, ils brisent non seulement les escargots, mais aussi des crustacés et des coquillages. Ceux qui n’apprécient pas manipuler des escargots ou qui en ont une aversion devraient éviter de maintenir des poissons-globes.

Les dents des poissons, qui poussent continuellement, nécessitent une alimentation solide pour s’user. Sans cela, leur bouche se referme, les condamnant à mourir de faim. De plus, ils seraient contraints à mordiller les nageoires d’autres poissons pour limer leurs dents.

Compléments au régime alimentaire

Les poissons-globes acceptent rarement les aliments en flocons. Ils préfèrent largement la nourriture vivante ou les aliments congelés. Il est conseillé de les nourrir avec des mélanges de krill, de chair de coquillages, d’artémias, d’autres petits crustacés ainsi que des larves de moustiques et d’insectes.

L’élevage de poissons-globes en aquarium n’est pas adapté aux débutants, car ces poissons sont assez exigeants. Avant de vous lancer dans l’élevage de ces espèces exotiques, vous devriez avoir acquis une certaine expérience avec d’autres poissons.

Composition de l’eau en fonction des besoins spécifiques de chaque espèce

Les poissons-globes sont toujours adaptés à leur habitat spécifique, c’est pourquoi la composition de l’eau est essentielle à leur bien-être. Selon l’espèce, les poissons-globes doivent être maintenus dans des aquariums d’eau salée, d’eau saumâtre ou d’eau douce.

Un poisson d’eau saumâtre maintenu en eau douce finira inévitablement par se détériorer. Certaines espèces, comme le Tetraodon fluviatilis et le Tetraodon biocellatus, migrent entre l’eau salée, saumâtre et douce.  Dans ce cas, des variations de salinité sont recommandées, mais elles ne sont pas strictement nécessaires.

Si vous maintenez ces poissons avec des fluctuations de salinité, il est essentiel de garantir un taux d’oxygène élevé pendant la phase d’eau douce, ce qui peut être réalisé en augmentant l’agitation de la surface de l’eau ou en installant un diffuseur sur le filtre à eau.

Température de l’eau et dureté

La température idéale de l’eau pour une bonne maintenance se situe entre 22°C et 28°C.
Le pH de l’eau doit être compris entre 6,0 et 7,5, et la dureté de l’eau entre 5 et 15° GH. Pour les poissons-globes maintenus en eau douce pure, un pH neutre avec une dureté de 8 à 15° GH est recommandé.

Poissons-globes pour « débutants »

Pour les aquariophiles débutants, il est conseillé de débuter avec des espèces faciles à maintenir, telles que le Palembang. Le poisson-ballon amazonien (Chelichthys asellus) et le tetraodon nain (Carinotetraodon travancoricus) sont également considérés comme relativement simples à entretenir en aquarium.

Plantes et aménagement de l’aquarium

Pour une bonne maintenance de plusieurs poissons-globes, même en compagnie d’autres espèces, l’aquarium doit être bien planté et aménagé.

Il est préférable de les maintenir dans un aquarium dédié à leur espèce et de créer une culture séparée de mollusques ou de les récolter dans la nature (par exemple, à l’aide de pièges à escargots).

Les poissons ont également besoin de nombreux endroits où se cacher. Un sol en sable est donc recommandé, car la plupart des poissons-globes aiment s’y enfouir.
À noter : les poissons-globes ne sont pas efficaces contre la prolifération rapide des escargots, même si cela est parfois suggéré. Il est plutôt conseillé d’identifier la cause de cette prolifération.

Cohabitation avec d’autres poissons

En raison de leur tempérament, les poissons-globes sont souvent maintenus seuls dans les aquariums.

Toutefois, si vous souhaitez les associer à d’autres espèces, il est important de suivre ces recommandations : les autres poissons doivent être pacifiques, mais capables de se défendre.

Les poissons-globes plus grands peuvent cohabiter avec le cory mosaïque, des poissons arc-en-ciel occidentaux (Melanotaenia australis) ou des Metynnis tachetés. Les espèces plus petites peuvent vivre avec des poissons vivipares ou des danionidés.

Il est toutefois déconseillé de les maintenir avec des perches, car ils deviennent timides et refusent de se nourrir dans leur présence.

Les poissons-globes ne sont pas particulièrement sensibles, mais peuvent réagir à des conditions de vie inappropriées ou à des perturbations par un comportement apathique.

Exigences pour l’aquarium

Pour maintenir des conditions de vie optimales, l’aménagement de l’aquarium est essentiel. Le poisson-globe vert, qui devient plus agressif avec l’âge, nécessite un aquarium d’au moins 120 cm de long, bien planté, offrant des cachettes et suffisamment d’espace pour nager librement.

Si son ventre devient noir, cela peut être un signe de malaise. Le poisson-globe de Palembang, comme d’autres espèces, possède un métabolisme élevé. Si l’eau n’est pas correctement filtrée, sa qualité se dégrade, ce qui peut nuire à la santé des poissons.

Quelle est l’espérance de vie des poissons-globes ?

Dans des conditions idéales, les poissons-globes peuvent vivre jusqu’à 20 ans, voire plus.
En revanche, le tetraodon nain vit en moyenne cinq ans, un âge qui ne peut être atteint que si la qualité de l’eau est excellente et l’alimentation adaptée.