Chenille processionnaire : quels dangers pour le chien ? This article is verified by a vet

Chenille processionnaire : danger pour le chien

Les chenilles processionnaires sont recouvertes de poils urticants.

Vous avez peut-être déjà vu des panneaux avertissant sur la présence de chenilles toxiques au bord de la route ou en forêt, ou peut-être avez-vous même déjà aperçu une longue procession de ces insectes sur un arbre. Bien qu’elle puisse sembler inoffensive, la chenille processionnaire est extrêmement dangereuses pour la santé de votre chien. Lisez l’article suivant pour découvrir pourquoi et pour savoir comment réagir en cas de contact.

Chenilles processionnaires : comment les reconnaître ?

Les chenilles processionnaires (Thaumetopoeinae) sont des larves de papillons de nuit de la famille des Notodontidae. Il en existe environ 100 espèces différentes, réparties dans plusieurs régions et propres à divers types d’arbres. Parmi les plus importantes, on trouve :

  • Les processionnaires du pin : cette espèce vit surtout dans le bassin Méditerranéen.
  • Les processionnaires du chêne : présentes de l’Europe centrale et méridionale jusqu’au Proche-Orient, elles ont fortement proliféré dans les pays tels que l’Allemagne au cours des dernières années.

Des chenilles dangereuses

Contrairement aux chenilles vertes, qui sont pour la plupart inoffensives, les chenilles processionnaires sont bel et bien dangereuses pour les chiens et les humains. Mais ce n’est pas la piqûre de la chenille qu’il faut redouter, mais les innombrables petits poils urticants qu’elle possède sur tout le corps. En effet, ces derniers sont munis de barbillons contenant la toxine thaumétopoéine, à l’origine de réactions allergiques.

Mais le danger ne vient pas seulement du contact direct avec l’insecte, car ce dernier perd ses poils urticants, parfois transportés par le vent sur plusieurs centaines de mètres.

Un problème qui dure toute l’année

Les chenilles processionnaires ont des saisonnalités, c’est-à-dire qu’il y a davantage de risques d’entrer en contact avec elles de :

  • Janvier à mai, avec un pic en mars pour les processionnaires du pin.
  • Avril à août, avec un pic en juin, pour les processionnaires du chêne.

Pourtant, les risques sont bien présents même lorsque les chenilles ne sont plus visibles. En effet, les nids des processionnaires contiennent également de grandes quantités de poils urticants et même si les chenilles se sont retirées depuis longtemps dans le sol pour se transformer en chrysalides, les nids restent. C’est pourquoi il est possible d’avoir des réactions allergiques presque toute l’année.

Les nids tissés servent en quelque sorte de dortoirs aux chenilles. Ils sont généralement visibles sur le tronc ou sur les branches des chênes et entre les aiguilles des pins par exemple. En quête de nourriture, elles quittent leur nid et se déplacent en procession (d’où leur nom). Elles sont généralement actives la nuit.

Les nids de chenilles processionnaires sont également dangereux pour les chiens © agrarmotive / stock.adobe.com
Les nids des processionnaires se trouvent sur le tronc ou dans les branches.

Quelles sont les conséquences d’un contact avec les chenilles processionnaires chez le chien ?

En théorie, les chiens sont relativement bien protégés contre les poils urticants des chenilles grâce à leur pelage dense. Malheureusement, les zones autour du museau et des pattes sont plus vulnérables.

Ainsi, si votre curieux compagnon met sa truffe dans un nid ou ne fait qu’une bouchée d’une chenille, il risque de rapidement déchanter. Qu’il s’agisse d’une processionnaire du pin ou du chêne, les symptômes sont les mêmes.

Conséquences d’un contact avec des chenilles processionnaires

Le contact avec les poils urticants cause une réaction allergique des tissus chez le chien comme chez l’homme. L’accumulation de liquide dans ces tissus engendre alors l’apparition d’un œdème.

Dans certains cas, ce gonflement peut provoquer la mort des tissus, car ces derniers ne sont plus correctement irrigués, et s’accompagne de démangeaisons et de brûlures.

Selon l’organes entré en contact avec les poils urticants, les symptômes suivants apparaissent (avec un temps de réaction d’environ 2 heures) :

  • Contact avec le museau et la truffe : gonflement de la muqueuse buccale (y compris la langue) et de la muqueuse nasale.
  • Contact avec les yeux : conjonctivite du chien.
  • Inhalation des poils urticants : toux et difficultés respiratoires.
  • Chenilles ingérées : inflammation de la muqueuse gastrique et violents vomissements du chien (avec parfois la présence de sang).
  • Inflammation de la muqueuse du pharynx, avec des difficultés de déglutition.
  • Irritation de la peau entre les orteils.
  • Choc allergique : fièvre canine, apathie, halètement important.

Ainsi, le contact avec les chenilles processionnaires peut rapidement entraîner la mort. C’est pourquoi il faut absolument emmener votre chien chez le vétérinaire, sans tarder.

Premiers soins : que faire si votre chien a touché une chenille processionnaire ?

Votre chien vient de se frotter à une chenille processionnaire ? Pas de panique, comme dans toute situation d’urgence, il est primordial de rester calme ; ce n’est qu’en gardant la tête froide que vous pourrez réellement aider votre fidèle compagnon. De plus, si vous êtes nerveux, votre chien le ressentira également, ce qui n’est clairement pas souhaitable dans ce genre de situation.

Rincer à l’eau

Pour éliminer les poils urticants, rincez abondamment les zones touchées. Dans l’idéal, munissez-vous de gants et d’un masque afin de ne pas souffrir vous aussi d’une réaction allergique.

Consulter un vétérinaire

Après cette première étape, emmenez impérativement votre chien chez un vétérinaire. Même si la blessure semble bénigne, seul le vétérinaire peut en évaluer la gravité et prescrire le traitement adéquat.

Une colonne de chenilles processionnaires : faites attention à votre chien © Tobias / stock.adobe.com
Les processionnaires se déplacent en procession, d’où leur nom.

Traitement : quels médicament sont prescrits par le vétérinaire ?

À la clinique, le principal traitement est l’administration d’anti-inflammatoires (généralement de la cortisone). Plus le gonflement (et donc l’œdème) persiste dans le temps, plus le risque de nécrose des tissus est grand (d’où l’importance de se rendre chez le vétérinaire directement après le contact avec les poils urticants, surtout si le chien a mangé la chenille processionnaire). Si le tissu est déjà mort, il sera retiré chirurgicalement.

Un traitement complémentaire à base d’antihistaminiques est également administré. Enfin, une pommade anti-œdème peut être préconisée en cas d’éruptions cutanées ou de gonflement des pattes.

Pronostic : quelles sont les chances de rétablissement ?

En général, les chiens se rétablissent rapidement, pour peu qu’ils aient reçu le bon traitement à temps. En revanche, si un chien n’est pas traité ou s’il est pris en charge trop tard, les symptômes peuvent persister pendant plusieurs jours.

Dans le pire des cas, l’animal peut perdre le bout de sa langue par exemple. Les réactions anaphylactiques ou un œdème dans les voies respiratoires peuvent même être fatals.

Prévention : comment faire en sorte que votre toutou évite les chenilles processionnaires ?

Certaines mesures de précaution permettent de diminuer les risques de contact avec des processionnaires.

La première est d’éviter les zones infestées, souvent signalées par des panneaux.

La deuxième est de tenir le chien en laisse si vous ne pouvez pas éviter ces zones.

La troisième est de veiller à ce que le chien ne parte pas vadrouiller dans les broussailles où pourraient se cacher des chenilles ou même des nids.


Franziska Pantelic, Vétérinaire
Profilbild von Tierärztin Franziska Pantelic

Je soutiens le magazine zooplus depuis plusieurs années grâce à ma grande expertise. J'ai obtenu mon diplôme de vétérinaire en 2009 et je dirige actuellement un cabinet mobile pour petits animaux dans la région métropolitaine de Munich.


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