Devenir éleveur de chien

devenir éleveur de chien

Voir des chiots chahuter entre eux est un merveilleux spectacle, mais cela demande aussi beaucoup d’investissement en tant qu’éleveur.

Vous souhaitez devenir éleveur de chien et vous vous demandez comment faire ? Cet article vous donne un aperçu des principales règles, lois et autres exigences auxquelles les futurs éleveurs de chien doivent répondre.

Devenir éleveur de chien : un job à temps plein !

En voyant une portée de chiots, qui n’a jamais souhaité ramener toutes ces petites boules de poils chez soi ? Et qui n’a jamais pensé faire faire des petits à sa chienne tant aimée ?

Tout cela semble bien beau. Même pour les éleveurs de chien expérimentés, la gestation, la naissance et les premières semaines avec une nouvelle portée sont toujours des moments très particuliers. Cette période est pleine d’émotions, de joie, mais aussi de soucis. La vérité, c’est qu’élever des chiens est extrêmement fatigant. Il s’agit d’un travail à plein temps qui ne peut pas être fait en complément d’une autre activité.

Si vous souhaitez devenir un éleveur canin responsable – ce que nous pensons être le cas puisque vous aimez les chiens – vous aurez avant tout besoin, en plus d’une chienne et d’un mâle reproducteur (étalon), de temps, d’argent, d’espace et de beaucoup de savoir-faire.

Il existe aussi de nombreuses obligations légales à remplir en tant qu’éleveur canin professionnel. Examinons-les de plus près :

Commencer une activité d’élevage à titre de loisir ou professionnel : quelle différence y a-t-il ?

Bases légales

Depuis l’ordonnance 2015-1243 du 7 octobre 2015, il n’existe que deux formes d’élevage légal : l’élevage particulier et l’élevage professionnel.

Selon l’article L. 214-6 du Code Rural en vigueur, « on entend par élevage de chiens […] l’activité consistant à détenir au moins une femelle reproductrice dont au moins un chien […] est cédé à titre onéreux.

L’élevage particulier est un élevage où ne naît qu’une seule et unique portée inscrite à un Livre des origines reconnu de l’état par année civile. Cet élevage là est dispensé des obligations d’immatriculation, de déclaration d’activité, d’exercice en conformité avec les prescriptions de l’arrêté du 3 avril 2014 et de détention d’un Certificat de capacité délivré par les autorités administratives.

À partir de deux portées par an, les activités d’élevage doivent être déclarées auprès de la Direction Départementale en charge de la Protection des Populations (DDPP ou DDETSPP) du département où elles s’exercent.

Les éleveurs de chats et chiens, dès le premier animal vendu, doivent également procéder à une immatriculation auprès du centre de formalité des entreprises (CFE) de la chambre d’agriculture de ce département pour l’obtention d’un numéro SIREN.
Les vendeurs de tous animaux de compagnie doivent quant à eux effectuer leur immatriculation auprès de la chambre de commerce de leur département en plus de cette déclaration d’activité.[1]

comment devenir éleveur de chien © bina01 / stock.adobe.com
A partir de 2 portées par an, les éleveurs doivent procéder à une déclaration auprès de la Direction Départementale de Protection des Populations (DDPP).

Les éleveurs amateurs ne sont-ils soumis à aucune règle ?

Tout éleveur canin doit impérativement veiller au bien-être de ses animaux et à leur offrir des conditions de vie respectueuses de leurs besoins dans une installation conforme aux normes sanitaires.

Bien que la DDPP réalise régulièrement des contrôles dans les élevages, il est malheureusement possible de tomber parfois sur des éleveurs peu scrupuleux parmi tous les autres plus respectueux des animaux, qui auront tendance à vouloir faire du profit en revendant des chiots bon marché.

Les acheteurs de chiots issus de ces élevages amateurs déchantent la plupart du temps en constatant que leur prétendue bonne affaire s’accompagne en réalité de frais élevés pour le vétérinaire, le dresseur ou le psychologue canin. Les maladies héréditaires ou les modifications du caractère sont aussi monnaie courante dans ces cas en raison de l’origine floue des parents.

Si vous souhaitez acheter un chiot en bonne santé avec un bon caractère, ou si vous attachez de l’importance à certaines caractéristiques propres à une race en particulier, tournez-vous plutôt vers un éleveur sérieux, qui respecte les standards de la race qu’il élève et qui se préoccupe en premier lieu de ses chiots et de leur bien-être.


[1] https://www.mesdemarches.agriculture.gouv.fr/demarches/particulier/vivre-avec-un-animal-de-compagnie/article/declarer-un-etablissement-d-302

Comment devenir un éleveur de chien sérieux ?

Devenir un élevage sélectionné

En France, il est possible d’obtenir le titre d’ « élevage sélectionné SCC (Société Centrale Canine) et Club de Race ». Entrées en vigueur au 1er janvier 2017, les conditions d’obtention sont relatives :

  • Au respect du bien-être animal,
  • À la déontologie de l’éleveur,
  • À la qualité des reproducteurs,
  • À la formation des éleveurs.

L’association du Club du Chien de Berger Allemand (CCBA) regroupe par exemple les passionnés et éleveurs de Berger allemand pour la promotion de la race. En choisissant un élevage membre de cette association, vous privilégiez un éleveur soucieux de la qualité de sa production et attentif au devenir de la race.

La FCI, ou Fédération Cynologique Internationale, est quant à elle une association internationale qui se charge de la publication des standards pour chaque race et de la validation des concours canins internationaux. Elle a été fondée par 5 pays européens et compte aujourd’hui 91 partenaires au niveau mondial. Les éleveurs doivent demander l’enregistrement de tous les chiots d’une portée afin que ceux-ci soient reconnus par la FCI.

Un chien et ses chiots © skumer / stock.adobe.com
Toute personne souhaitant élever une race de chien en particulier, comme le Berger allemand, doit se conformer aux règles d’élevage du club canin de la race.

Règles d’élevage : quelles sont les règles imposées par les associations d’élevage ?

Il va de soi qu’être membre d’un club d’élevage ne signifie pas simplement de payer une cotisation annuelle et d’assister aux assemblées générales.

Les éleveurs canins qui pratiquent l’élevage au sein d’un club sont soumis aux exigences d’élevage dudit club. En tant qu’éleveur, vous et vos chiens devez passer différents niveaux d’examen et de contrôle avant d’obtenir le label de qualité correspondant pour vos chiots.

Les règles d’élevage

Si vous souhaitez devenir un éleveur sélectionné SCC et Club de Race, vous devrez respecter certaines conditions, comme par exemple :

  • N’utiliser que des géniteurs confirmés ou aptes à la reproduction pour les sujets étrangers ;
  • Ne pas faire reproduire des femelles âgées de moins de 18 mois et de plus de 9 ans. À titre exceptionnel, et sur avis favorable du club (dérogation), une femelle pourra reproduire après son 9e anniversaire ;
  • Ne pas produire plus de 3 portées / 24 mois avec chaque reproductrice, sauf avis particulier du club de race ;
  • Les conditions de vie des chiens doivent être adaptées à leur race et l’éleveur doit s’engager à respecter les conditions d’élevage fixées par l’ordonnance n° 2015-1243 du 7 octobre 2015 relative au commerce et à la protection des animaux de compagnie ;
  • Tous les reproducteurs français utilisés doivent avoir obtenu le Certificat de Sociabilité et d’Aptitude à l’Utilisation (CSAU) ;
  • Ne céder les chiots qu’à partir de l’âge de 8 semaines ;
  • Tous les reproducteurs français utilisés doivent remplir au minimum les critères santé de la cotation 2 (Dysplasie de la hanche – Lecture A ou B) ;
  • Les chiots doivent être vaccinés et vermifugés.

Les règles d’élevage ne se contentent donc pas d’encadrer l’accouplement de deux chiens. Elles garantissent aussi la bonne santé des chiots et des chiens, et veillent à ce qu’ils soient soignés et détenus conformément aux besoins de leur race. Elles sont régies par la loi n° 2021-1539 du 30 novembre 2021 visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes.

Comment devenir un éleveur canin reconnu ?

Les 4 étapes essentielles pour devenir éleveur canin

1. Passer un diplôme d’éleveur

Toute personne qui souhaite devenir éleveur professionnel doit disposer de vastes connaissances, tant sur les caractéristiques spécifiques de la race, que sur l’alimentation des chiens (en particulier des chiennes gestantes et des chiots) et sur les éventuelles maladies canines. L’éleveur doit aussi connaître parfaitement l’hérédité et l’anatomie des chiens, ainsi que les standards de la race et les objectifs d’élevage ad hoc.

Vous devez impérativement posséder un diplôme adéquat pour ouvrir un élevage canin. Les particuliers ne sont pas autorisés à exercer sans diplôme. Il existe plusieurs diplômes permettant de devenir éleveur canin : 

  • La certification professionnelle agricole : cette certification, enregistrée au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP) permet d’exercer le métier d’éleveur ;
  • Un CCAD : il s’agit du Certificat de capacité des animaux de compagnie d’espèces domestiques. Cette autorisation vous donne le droit d’élever certaines espèces d’animaux. Il faut monter un dossier et passer devant un jury pour obtenir une autorisation ;

Lattestation de connaissances de la DRAFF : cette attestation est délivrée après avoir suivi une formation de 14 heures minimum dans des locaux habilités. Plusieurs heures de formation supplémentaires sont à prévoir, selon l’animal que vous envisagez d’élever. La Direction Régionale de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt vous délivre l’attestation en fin de formation ;

  • Le Bac pro Conduite et Gestion dune Entreprise du secteur Canin et Félin (CGECF) : ce diplôme est délivré à l’issue d’un examen ayant lieu après trois années de formation continue ou en alternance. Le titulaire de ce diplôme peut devenir responsable d’élevage ou créer sa propre entreprise. C’est le diplôme pour créer un élevage canin le plus complet. L’élève apprend les bases de la sélection, de l’alimentation, du comportement et de la reproduction des animaux. Il est aussi capable d’entretenir les bâtiments et équipements d’un élevage. Enfin, il maîtrise la réglementation inhérente à l’achat et à la vente d’animaux ;
  • Les formations à distance : complètes, les formations à distance d’éleveur canin sont nombreuses sur le web. Soyez vigilant : le diplôme ou le certificat délivré en fin de formation doivent être reconnus par l’État pour que vous puissiez lancer votre activité d’élevage.

2. Enregistrement de l’élevage et demande d’affixe

Avant de pouvoir devenir un éleveur canin reconnu, le chenil, c’est-à-dire les locaux dans lesquels vos chiots naîtront et seront élevés, doit également être contrôlé.

La DDPP réalise régulièrement des contrôles dans les élevages. Ces contrôles à visée administrative et sanitaire permettent de vérifier les conditions de vie des animaux ainsi que la conformité des éléments administratifs. Ce n’est pas tout : les normes d’établissement du respect du voisinage doivent aussi être respectées.

En plus d’un espace suffisant pour élever les chiots, le chenil doit également être suffisamment lumineux et chaud et garantir une interaction sociale avec l’éleveur et sa famille.

Si toutes ces conditions sont remplies, vous pouvez faire une demande d’affixe auprès de la Société centrale canine.

3. Se déclarer auprès des services vétérinaires

Vous devez penser à vous déclarer auprès des services vétérinaires (DDPP) de votre région. Vous devrez également déclarer chaque portée et chaque chiot auprès de ce même service. 

Les chiots doivent partir avec une attestation de cession, un certificat de bonne santé établi par le vétérinaire et une fiche sur les besoins et les caractéristiques de l’animal.

Vous devez également tenir des registres sanitaires, d’entrée et de sortie et établir un règlement sanitaire. 

4. Trouver la bonne femelle

Toutes les chiennes capables de se reproduire ne conviennent pas à l’élevage. Après tout, l’élevage de chiens de race vise la qualité, l’amélioration et la préservation de la race concernée. Votre chienne doit donc répondre aux conditions d’élevage définies par le club de race concerné.

Outre l’apparence et le comportement du chien, les certificats de santé et les pedigrees afférents sont également déterminants. Si les conditions fixées par le Club de race sont remplies, la chienne est « apte » à l’élevage.

Une éleveuse de chiens © olly / stock.adobe.com
Les futurs éleveurs de chien doivent avant tout acquérir de nombreuses connaissances pour que leur élevage canin soit reconnu.

En quoi consiste le travail d’éleveur ?

Une fois que vous avez obtenu les différentes autorisations et que vous avez trouvé la race de chien que vous souhaitez élever, le plus dur est passé. Du moins, sur le plan administratif. À présent, il va falloir vous retrousser les manches pour effectuer les tâches qui incombent à l’éleveur, à savoir :

  • Trouver le bon étalon
  • Apporter les soins appropriés à la chienne en gestation
  • Faire régulièrement contrôler la femelle gestante par un vétérinaire
  • Surveiller la mise bas
  • Surveillance 24h/24 de la chienne et ses petits
  • Fournir les soins adaptés aux chiots, les occuper et les socialiser
  • Accueillir le vétérinaire qui procède à un examen de l’état de santé des chiots, les vaccins et les vermifuge
  • Préparer la vente des chiots
  • Effectuer des entretiens avec les acheteurs potentiels
  • Rédiger un contrat de vente
Un vétérinaire avec un chien © didesign / stock.adobe.com
En tant qu’éleveur, il est important d’avoir une relation de confiance avec son vétérinaire, et pas seulement pendant la période de gestation de la chienne.

Éleveur de chien : est-ce un métier de rêve ?

Aspect financier

L’idée de faire de sa passion pour les chiens son propre métier est certes séduisante, mais devenir éleveur signifie aussi devoir assumer de grandes responsabilités et investir beaucoup de temps et d’argent.

Si vous pensez faire fortune en devenant éleveur, vous vous trompez. Il suffit de regarder les frais qu’impliquent un élevage pour chien :

Les frais courants d’un élevage canin :

  • Nourriture pour chien
  • Frais vétérinaires
  • Frais d’équipement
  • Frais de location
  • Frais de formation
  • Frais publicitaires pour la vente des chiots
  • Frais de nettoyage et d’entretien
  • Adhésion à un club ou une association
  • Assurance (responsabilité civile professionnelle, protection juridique)
  • Frais d’inscription, d’exposition, de saillie, etc.

Même si un chiot est vendu à un prix à quatre chiffres, ce qui est raisonnable pour des chiens de pure race issus d’un élevage responsable, cela couvre à peine les dépenses nécessaires à l’élevage. Il ne faut donc pas s’attendre à faire beaucoup de profit en élevant des chiens.

élever un chien © Dvorakova Veronika / stock.adobe.com
Élever ses chiens de manière responsable implique de nombreuses dépenses, à peine couvertes par la vente des chiots.

En conclusion : l’élevage canin a besoin d’un cadre légal

Si vous souhaitez devenir éleveur canin, vous devez vous familiariser avec les exigences légales et les règles en matière d’élevage. Bien que celles-ci semblent conséquentes à première vue, elles servent en fin de compte à assurer le bien-être des animaux. Elles garantissent aussi la préservation d’une race de chiens en tenant compte de ses traits de caractère particuliers, de ses caractéristiques physiques et de sa santé.

N’hésitez pas à prendre conseil auprès d’un comptable ou d’un avocat (si possible spécialisé dans la protection des animaux et l’élevage) pour aborder plus sereinement le cadre légal de l’élevage canin. Demandez aussi conseil à d’autres éleveurs canins ou à des membres de0 club de race pour vous aider.

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