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Les aboiements de chiens intempestifs et excessifs sont régulièrement à l’origine de litiges. Quel volume d’aboiements le voisin est-il censé tolérer ? Et à partir de quel moment ces bruits peuvent-ils être considérés comme du tapage diurne et/ou nocturne ? Sur notre Magazine, découvrez tous nos conseils sur l’adoption d’un chien.
Aboiements de chiens : à partir de quand sont-ils une nuisance ?
« Chien qui aboie ne mord pas » : si ce proverbe ne repose sur aucun fondement valable (car après tout, un animal qui aboie peut très bien mordre), un fait reste néanmoins indéniable : les aboiements peuvent être gênants. Si, en plus, il s’agit d’un chien qui aboie la nuit, le soir, ou tôt au matin, et que ces aboiements durent plusieurs minutes, voire des heures, ils peuvent devenir franchement agaçants !
Les conflits de voisinage mènent parfois au tribunal
Les aboiements persistants du chien du voisin peuvent pousser à bout même les plus grands amis des animaux et les inciter à porter plainte. Mais où s’arrête la communication sonore normale d’une espèce animale et où commence la nuisance sonore ? Un chien a-t-il le droit d’aboyer dans un appartement ? Et si oui, combien de temps ? Ces questions ont déjà été débattues à plusieurs reprises devant les tribunaux.
Combien d’aboiements doit-on tolérer en tant que voisin ?
Il est impossible de répondre de manière générale à cette question sur le nombre maximum d’aboiements de chiens acceptable. Comme on le constate souvent dans le cadre des différends juridiques : tout dépend du contexte particulier.
En France, il n’existe pas de loi spécifique relative aux nuisances causées par les aboiements d’un chien. Cependant, l’article R1336-5 du Code de la Santé publique stipule : « Aucun bruit particulier ne doit, par sa durée, sa répétition ou son intensité, porter atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme, dans un lieu public ou privé, qu’une personne en soit elle-même à l’origine ou que ce soit par l’intermédiaire d’une personne, d’une chose dont elle a la garde ou d’un animal placé sous sa responsabilité. ».
Mettre fin aux nuisances sonores
Voici ce que ce texte signifie concrètement pour les propriétaires de chiens : les animaux doivent être détenus de manière à ne pas gêner les voisins. Si une personne ne peut pas jouir paisiblement de sa propriété privée parce que des aboiements de chiens forts et continus gênent fortement son utilisation, il ou elle est en droit de porter plainte à la gendarmerie et d’exiger que la source de bruit prenne fin. Un maître qui détient habituellement ses chiens en chenil peut par exemple être contraint de les rentrer dans sa maison la nuit.
Combien de temps devez-vous supporter les aboiements des chiens ?
La question de savoir quand les aboiements de chiens « nuisent à l’utilisation de l’appartement ou du jardin au-delà du raisonnable » fait régulièrement l’objet de procès. Pour trancher la question, de nombreux juges allemands se réfèrent à un jugement de la Cour d’appel de Cologne datant de 1993. Un cadre approximatif avait été fixé pour déterminer quand les aboiements de chiens devaient être tolérés – et quand ils ne devaient plus l’être.
Respecter les périodes de repos
Ce cadre précise que les propriétaires de chiens doivent veiller à ce que leurs animaux n’aboient pas pendant les heures de repos. En outre, les aboiements ne doivent pas durer plus de dix minutes sans interruption et ne doivent pas excéder 30 minutes au total par jour. Dans le cas contraire, le voisin pourra faire valoir ses droits. En France, il est interdit de faire du tapage diurne entre 7 heures et 22 heures. Si le chien gêne les voisins entre 22 heures et 7 heures du matin, il s’agira donc de tapage nocturne.
Les aboiements forts et continus constituent-ils un trouble à l’ordre public ?
Des aboiements de chiens excessivement forts et prolongés constituent une nuisance importante, et par là même une infraction. C’est notamment le cas lorsque les aboiements ont lieu principalement la nuit, à midi, ainsi que les dimanches et les jours fériés. Un gros chien ou un chien de garde qui aboie au moindre bruit ou dès que des gens passent devant la maison a donc de grandes chances d’attirer des ennuis à son propriétaire.
Ce dernier peut alors se voir infliger une amende et même être tenu de verser des dommages et intérêts, notamment si son voisin ne plus louer son appartement parce que les aboiements du chien découragent de potentiels locataires.
Tenir un journal des bruits
Si vous vivez dans un appartement en location et que vous êtes fortement dérangé par des aboiements incessants, nous vous conseillons de tenir un journal des nuisances sonores. Vous y indiquerez le volume des aboiements du chien du voisin, leur fréquence et leur durée. Ces données doivent ensuite être confirmées par un témoin pour que l’inventaire des nuisances sonores soit considéré comme valable par le tribunal, si un procès devait avoir lieu.
Aboiement de chien fort et dérangeant : pouvez-vous demander une réduction du loyer ?
En France, le bailleur est considéré comme responsable de ce trouble de voisinage si le chien appartient à des personnes qui sont également ses locataires. Les locataires dérangés doivent d’abord signifier par écrit un délai au bailleur pour résoudre le problème du bruit. Une fois le délai expiré, il est possible de réduire le loyer de cinq à dix pour cent environ. Aucune réduction du loyer ne doit avoir lieu sans que le propriétaire ait été informé au préalable des raisons de cette réduction.
Si la réduction de loyer n’est pas justifiée ou si elle est trop élevée, vous risquez en effet de voir votre contrat de location résilié sans préavis. En cas de doute, le mieux est de vous faire conseiller par un avocat.
Consulter les conditions du bail de location
Bon à savoir : si le propriétaire du chien vit lui aussi dans un appartement en location, le bailleur peut éventuellement intervenir si les aboiements du chien deviennent intolérables pour le voisinage. Les détails figurent dans le contrat de location et/ou dans le règlement intérieur de la copropriété.
Comment empêcher votre animal de pousser des cris ?
Stress avec le voisinage et le propriétaire, procès, amendes : les aboiements intenses et incessants des chiens peuvent être la source de bien des ennuis. Mais il n’est heureusement pas toujours nécessaire d’en arriver là.
Si vous êtes dérangé par les glapissements, les gémissements ou les aboiements d’un chien, la première chose à faire est de dialoguer avec son propriétaire. Peut-être qu’une solution commune au problème du bruit pourra être trouvée – sans l’intervention d’un avocat ou d’un juge.
La communication naturelle du chien
Si le chien aboie de manière persistante quand son maître est au travail, un placement dans une garderie pour chiens est une bonne option à explorer. Ou peut-être est-il envisageable que le chien accompagne son maître au bureau, ou qu’il fasse plus de télétravail à la maison aux côtés de son chien ? Une astuce anti-aboiement serait de lui faire suivre un entraînement au cours duquel il apprendrait à ne plus signaler systématiquement le passage du premier piéton venu.
En revanche, un « ouaf » occasionnel est et reste tout à fait acceptable. Après tout, les aboiements font partie du langage naturel du chien – et aucune loi au monde ne saurait l’interdire.